A Rei A Skei Atao
L'Histoire de nos Hôtes:
A l'origine, Roscoff n’avait point de Chorale, c’était un tout petit village sans voix voué à la pêche côtière puis au commerce maritime. Son port est détruit en 1375 par le comte d'Arundel, capitaine anglais de Brest, puis reconstruit près de Kroaz-Baz (la Croix de Batz).Vers 1400, il prend son emplacement actuel de port de transit et de relâche. Les Roscovites exportent alors, construisent et s'enrichissent beaucoup. Le 15 août 1548, Marie Stuart, six ans, reine d'Ecosse fiancée au Dauphin François, âgé de 12 ans, débarque à Roscoff. Vers 1500, les plus fortunés des Roscovites lancent la construction de l'église sur une dune. Le commerce périclitant en raison des guerres, ils deviennent corsaires (d’où sans doute leur devise : « A Rei, A Skei Atao ») au service du roi afin de maintenir leur fortune. Port de contrebande après 1750, la moitié de la population n'en est pas moins paysanne lorsque survient la révolution. Le climat exceptionnel leur permet d'allier la , terre à la mer, l'Argoat à l'Armor, an daou Denzor (nos deux Trésors).
En 1790, Roscoff se détache de Saint Pol de Léon, commune voisine, et entreprend d'élire sa première municipalité.
En 1828, avec un certain Henri Ollivier, débute l'histoire des "Johnnies", des Roscovites partis vendre leurs oignons rosés en Angleterre. Ils ont été surnommés ainsi par les Anglais parce qu’ils emmenaient avec eux leurs enfants (Yannig, « petits Jean » ou « Johnnies » en anglais, -ar Johnniged en breton).
Avant la Première Guerre Mondiale, les Johnnies s'étaient organisés en « compagnies », associations saisonnières comprenant de quinze à trente membres. Certaines, comme celles de ar Bouteger, ar Broc'h, ar Pabor, Per-Hir, ar Pen-Polis, comptaient jusqu'à soixante membres. Après la Deuxième Guerre Mondiale, les compagnies disparurent peu à peu.
À partir des années 1870, la ville se construit et s'améliore. En 1872, Henri de Lacaze-Duthiers, professeur de zoologie à la Sorbonne crée le laboratoire de la station biologique. L'institut marin du Docteur Bagot, l'institut RockRoum, premier établissement de thalassothérapie en Europe naît en 1899.
Aujourd'hui, Roscoff avec ses 3700 contrebandiers est le premier port de pêche français pour les crustacés, c’est une station balnéaire dynamique où il fait bon chanter.
Le Concert:
L'église Notre-Dame de Croas-Batz, du 16ème, est de style gothique flamboyant.
Ses canons sculptés dans la pierre tournés vers la mer ne sont plus là pour bouter l’Anglais. C’est par le boyau étroit du porche de son clocher Renaissance que les impétrants de la Chorale de la Côte des Légendes se sont introduits un à un dans le lieu sacré. « Mouez Rosko » nous a fait patienter, enchantés, sur les fonds baptismaux, tendus que nous étions de ce trac qui ébranle les mains et assèche les gorges. Ah, heureusement, un Ténor divinement inspiré avait prévu dans la sacristie improvisée à cet effet une perfusion de cette liqueur blanche de petits fruits bourguignons, qui permit aux hommes les plus braves de monter aguerris aux combats en chantant la Gloire Immortelle de nos Aïeux, avant qu’un Chœur Populaire Russe ne fît retomber la paix du ciel sur une assemblée ravie. Les sopranes et contralti montèrent alors vers l’autel, et c’est dans la plus grande mixité que les sablières, piliers, rétables, voussures vibrèrent, du narthex au chevet, des œuvres de Glenmor, Saint-Saens, Lotti, Vivaldi, Marnay, Bernstein, Carl Orff :
- An Daou Denzor
- O Keltia
- Ave Verum
- Regina Caeli
- Gloria
- Exodus
- La Chanson de Lara
- I Feel Pretty- Maria- One hand- Somewhere- Tonight
- O Fortuna
Le concert se termina devant une assemblée debout chantant le Bro Goz ma Zadou.
Merci à nos amis de « Mouez Rosko », à tous les Roscovites et autres généreux Corsaires pour la chaleur de leur accueil.
Puis, bien sûr, il y eut des agapes chantantes.
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Chordialement Vôtre,
L'Apprenti Corsaire
Joël C.